mercredi 17 février 2010

M. Dannoot van Rekspoede

Voici l'occasion d'entendre du flamand occidental authentique. Mr Dannoot a gentiment accepté de parler de sa vie devant ma caméra. Je l'en remercie.
Pour voir cette vidéo de 20 mn en HD, rendez vous ici.


samedi 13 février 2010

Den eersten maend van 't jaer

Dans les années 80 du siècle précédent, un groupe de bénévoles du Collectif Chants de Flandre collectait les chants traditionnels dans l'arrondissement de Dunkerque. Quelques enregistrements sont disponibles sur le blog de Christian Declerck. J'en ai tiré la chanson suivante qu'on pourrait intituler De Twaelf Maenden van 't Jaer (Les douze mois de l'année), j'ai essayé d'en améliorer le son et j'ai transcrit le texte. Le nom du chanteur lui-même est inconnu. Si quelqu'un connaît son nom et où il habite/habitait, je serais ravi de les publier.




Den eersten maend van 't jaer
'K en/ne zouden me leeven nie geeven (bis)
Voor eën patryse die vliegt, vliegt, vliegt
Voor eën patryse die vliegt.

Den twedden maend van 't jaer
'K en/ne zouden me leeven nie geeven (bis)
Voor tweë toortelduuven
En eën patryze die vliegt, vliegt, vliegt
En eën patryze die vliegt

Den dryden maend van 't jaer
'K en/ne zouden me leeven nie geeven (bis)
Voor drie ganzen die zwerven,
Tweë toortelduuven
En eën patryze die vliegt, vliegt, vliegt
En eën patryze die vliegt

Den vierden maend van 't jaer
'K en/ne zouden me leeven nie geeven (bis)
Voor vier peerden die trekken,
Drie ganzen die zwerven,
Tweë toortelduuven
En eën patryze die vliegt, vliegt, vliegt
En eën patryze die vliegt

Den vuufden maend van 't jaer
'K en/ne zouden me leeven nie geeven (bis)
Voor vuuf keuns die loopen,
Vier peerden die trekken,
Drie ganzen die zwerven,
Tweë toortelduuven
En eën patryze die vliegt, vliegt, vliegt
En eën patryze die vliegt

Den zesden maend van 't jaer
'K en/ne zouden me leeven nie geeven (bis)
Voor zes honds die jaegen,
Vuuf keuns die loopen,
Vier peerden die trekken,
Drie ganzen die zwerven,
Tweë toortelduuven
En eën patryze die vliegt, vliegt, vliegt
En eën patryze die vliegt

Den zeevensten maend van 't jaer
'K en/ne zouden me leeven nie geeven (bis)
Voor zeeven muuzen die piepen,
Zes honds die jaegen,
Vuuf keuns die loopen,
Vier peerden die trekken,
Drie ganzen die zwerven,
Tweë toortelduuven
En eën patryze die vliegt, vliegt, vliegt
En eën patryze die vliegt

Den achtsten maend van 't jaer
'K en/ne zouden me leeven nie geeven (bis)
Voor acht rats die tnaerzen,
Zeeven muuzen die piepen,
Zes honds die jaegen,
Vuuf keuns die loopen,
Vier peerden die trekken,
Drie ganzen die zwerven,
Tweë toortelduuven
En eën patryze die vliegt, vliegt, vliegt
En eën patryze die vliegt

Den neegensten maend van 't jaer
'K en/ne zouden me leeven nie geeven (bis)
Voor neegen kalven die krunkelsteerten,
Acht rats die tnaerzen,
Zeeven muuzen die piepen,
Zes honds die jaegen,
Vuuf keuns die loopen,
Vier peerden die trekken,
Drie ganzen die zwerven,
Tweë toortelduuven
En eën patryze die vliegt, vliegt, vliegt
En eën patryze die vliegt

Den tiensten maend van 't jaer
'K en/ne zouden me leeven nie geeven (bis)
Voor tien koen die geeven,
Neegen kalfs die krunkelsteerten,
Acht rats die tnaerzen,
Zeeven muuzen die piepen,
Zes honds die jaegen,
Vuuf keuns die loopen,
Vier peerden die trekken,
Drie ganzen die zwerven,
Tweë toortelduuven
En eën patryze die vliegt, vliegt, vliegt
En eën patryze die vliegt

Den elfsten maend van 't jaer
'K en/ne zouden me leeven nie geeven (bis)
Voor elf hennen die leggen,
Tien koen die geeven,
Neegen kalven die krunkelsteerten,
Acht rats die tnaerzen,
Zeeven muuzen die piepen,
Zes honds die jaegen,
Vuuf keuns die loopen,
Vier peerden die trekken,
Drie ganzen die zwerven,
Tweë toortelduuven,
En eën patryze die vliegt, vliegt, vliegt
En eën patryze die vliegt

Den twaelfsten maend van 't jaer
'K en/ne zouden me leeven nie geeven (bis)
Voor twaelf haens die kraeien,
Elf hennen die leggen,
Tien koen die geeven,
Neegen kalven die krunkelsteerten,
Acht rats die tnaerzen,
Zeeven muuzen die piepen,
Zes honds die jaegen,
Vuuf keuns die loopen,
Vier peerden die trekken,
Drie ganzen die zwerven,
Tweë toortelduuven
En eën patryze die vliegt, vliegt, vliegt
En eën patryze die vliegt


"Le premier mois de l'année
Je ne donnerais pas ma vie
Pour une perdrix qui vole, vole, vole
Pour une perdrix qui vole.

Le deuxième mois de l'année...

Le troisième mois de l'année...
...
Le douzième mois de l'année
Je ne donnerais pas ma vie
Pour douze coqs qui chantent,
Onze poules qui pondent,
Dix vaches qui donnent du lait,
Neuf veaux dont la queue se tortille,
Huit rats qui rongent,
Sept souris qui couinent,
Six chiens qui chassent,
Cinq lapins qui courent,
Quatre chevaux qui tirent,
Trois oies qui vont de-ci de-là,
Deux tourterelles
Et une perdrix qui vole, vole, vole,
Et une perdrix qui vole."

Quelques petites remarques linguistiques d'abord.
- L'article den est prononcé de manière complète alors que dans la conversation courante, par assimilation, la suite de deux consonnes est réduite en [n].
- Le même phénomène, si courant en flamand occidental, se produit dans le mot zouden, ou le e ne se prononce pas, donc on se retrouve avec la suite consonnantique dn qui est réduite à n et on prononce [zun]
- Dans 'K en zouden me leeven nie geeven, le chanteur prononce 'k e sans nasalisation du e. D'abord, en est la première partie de la forme négative: en ... nie, comme en français ne... pas. La prononciation est variable selon le locuteur qui peut, selon le cas, prononcer æ nasalisé, ou ən ou ə. On m'a même dit que certains prononcent [nə] , c'est à dire le doublon médiéval de en qui était ne.

- On remarquera la prononciation typique dans la zone flamandophone en France des mots en uu: vuuf, (toortel)duuven, muuzen qui se prononcent "veuf", "deuven" et "meuzen".

- Pour tnaerzen, cf. inke en inte.

- Krunkelsteerten est composé de deux mots: krunkel(en) + steert + -en (suffixe verbal). Krunkelen signifie "se tordre", "remuer en ondulant" et steert "queue". Les deux mots sont accolés pour former un verbe composé. D'autres verbes du même type existent, wrikkelsteerten: wrikkel(en) "remuer avec des mouvements d'aller et retour" + steert "queue" + -en donc "remuer la queue de droite à gauche" comme le fait un chien content ou encore wikkelsteerten "remuer la queue avec un mouvement tournant/de droite à gauche", schudhoofden "dodeliner de la tête" (schuud(en) "secouer" + hoofd "tête" + -en), duukenekken "marcher en dodelinant" (duuken "s'incliner, pencher" + nekke "nuque, cou" + -en).

Pour ce qui est du contenu, cette chanson récapitulative rappelle un chant de Noël anglais, The Twelve Days of Christmas qui date au moins du XVIIe siècle.

La dernière strophe qui récapitule toutes les précédentes dit:

On the twelfth day of Christmas,
My true love sent to me
Twelve drummers drumming,
Eleven pipers piping,
Ten lords a-leaping,
Nine ladies dancing,
Eight maids a-milking,
Seven swans a-swimming,
Six geese a-laying,
Five golden rings,
Four colly birds,
Three French hens,
Two turtle doves,
And a partridge in a pear tree!

Dans la version anglaise, les cadeaux sont offerts au chanteur par son amoureux/amoureuse.

Selon une interprétation chrétienne récente, c'est Dieu qui fait ces cadeaux:
1 True Love, le "vrai amour" réfèrerait à Dieu et la perdrix à Jesus-Christ,
2 Turtle Doves (tourterelle) réfèrerait à l'Ancien et au Nouveau Testaments,
3 French Hens (poules françaises, Gallus gallus domesticus) réfèrerait à la foi, l'espoir et à la charité: les vertus théologales,
4 Colly Birds (oiseaux noirs = merles) réfèrerait aux quatre Evangiles ou aux quatre évangélistes,
5 Golden Rings (bagues d'or, en fait des faisans de Colchide) réfèrerait au Pentateuque, les cinq premiers livres de l'Ancien Testament,
6 Geese A-laying (oies qui pondent) réfèrerait aux six jours de la création,
7 Swans A-swimming (cygnes qui nagent) réfèrerait aux sept cadeaux du Saint-Esprit, les sept sacrements,
8 Maids A-milking (jeunes filles/servantes qui traient) réfèrerait aux huit Béatitudes,
9 Ladies Dancing (dames qui dansent) réfèrerait aux neuf fruits du Saint-Esprit, cf. Galates 5:22 (la charité, la joie, la paix, un esprit patient, la bonté, la bénéficience/bienfaisance, la fidélité, la douceur, la tempérance),
10 Lords A-leaping (seigneurs qui font des bonds) réfèrerait aux dix commandements,
11 Pipers Piping (cornemuseux qui jouent de leur instrument) réfèrerait aux onze Apôtres fidèles,
12 Drummers Drumming (tambours qui frappent sur leur instrument) réfèrerait aux douze points de la doctrine dans la Credo, le Symbole des Apôtres.

Il se pourrait aussi, selon des interprétations plus anciennes et semble-t-il plus crédibles, qu'il s'agisse des douze jours entre Noël et l'Epiphanie, ce que nous appelons de lootdaegen/lotdaegen, les jours du destin ou teëkendaegen, les jours du signe (annonciateur), chaque jour annonçant le temps qu'il fera chaque mois de l'année. La chanson anglaise trouverait son origine dans un jeu de mémoire qui se jouait le douzième jour après Noël. Chaque joueur ajoutant un vers et devant se souvenir des précédents sans erreur.

La chanson anglaise serait d'origine française.
On trouvera de renseignements plus précis sur Wikipedia.

Une autre version flamande (1833), ainsi transcrite, figure dans les archives de Guido Gezelle, dans laquelle on a une inversion. En effet, le chanteur ne reçoit plus de cadeaux mais s'interroge sur ce qu'il/elle donnera à son amoureuse/amoureux:

'T is nu de eerste maand van 't jaar
Wat ga ik mij zoet lief geven
Een patrise die flieg flieg flieg

"Le premier mois de l'année
Que donnerai-je à mon doux amoureux/ma douce amoureuse
Une perdrix qui vole, vole, vole"

On peut voir que la version présentée ici ne fait intervenir que des animaux, le texte est plus prudent, méfiant même car le chanteur ne donnerait pas sa vie même pour tous ces animaux réunis. On y retrouve l'oie, la poule, la tourterelle et la perdrix de la chanson anglaise mais les jeunes filles qui traient les vaches sont devenues les vaches elles-mêmes.

La Nederlandse Liederenbank indique deux versions différentes publiées:

1- Ghesquiere, Remi, Kinderspelen uit Vlaamsch België verzameld door den westvlaamschen onderwijzersbond. 1. Spelen met zang, 1905, notée à Courtrai (Flandre Occidentale) et dont les premiers mots sont:
Me zijn nu de eerste maand van het jaar / en wa' ga' me da' zoete kind geven? (Een patrijsse die vliegt vliegt vliegt / ja een patrijsse die vliegt).

2- Bols, J. Wereldlijke volksliederen met de melodieën. Verzameld uit het nagelaten werk van E. H. Dr. Jan Bols. Tweede bundel: 3. Verhuisliederen. 4. Feest-, drink-, spot- en kluchtliederen. 5. Liederen op dieren. 6. Kinderliederen, 1949, notée à Geluwe (Flandre Occidentale) et dont les premiers mots sont
Wij zijn nu de eerste maand van het jaar. / Wat ga me dat zoete kind geven? (en 1 patrisse da flieg, flieg, flieg; / en een patrisse da flieg).
Les animaux cités sont une perdrix, des tourterelles, des oiseaux, des oies, des chiens, des lapins, des vaches, des chevaux, des rats.

Sur ce site on trouvera une chanson française (ainsi que la musique sous forme de fichier MIDI) dont les paroles sont les suivantes et qui se rapprochent fortement de la chanson flamande présentée ici:

Les mois de l'année
Au premier mois de l'année
Que donn'rai-je à ma mie ? (bis - les deux vers)
Une perdriole Qui va, qui vient, qui vole,
Une perdriole Qui vole dans le bois

Au deuxième mois de l'année
Que donn'rai-je à ma mie ? (bis - les deux vers)
Deux tourterelles,
Une perdriole
Qui va, qui vient, qui vole,
Une perdriole
Qui vole dans le bois
...
Au douzième mois de l'année
Que donn'rai-je à ma mie ? (bis - les deux vers)
Douze demoiselles, gentilles et belles,
Onze beaux garçons,
Dix bœufs au pré,
Neuf vach' à lait,
Huit moutons blancs,
Sept chiens courants,
Six lièvr' aux champs,
Cinq lapins grattant la terre,
Quat' canards volant en l'air,
Trois ramiers au bois,
Deux tourterelles,
Une perdriole
Qui va, qui vient, qui vole,
Une perdriole
Qui vole dans le bois

Ce même site donne les paroles et la musique d'une autre chanson française, Le premier jour de mai, dont le thème est proche de la précédente:

Le dixième jour de mai
Que donn'rai-je à ma mie ? (bis - les deux vers)
Dix veaux bien gras,
Neuf bœufs cornus,
Huit moutons tondus,
Sept vach'(s) à lait,
Six chiens courants,
Cinq lapins en terre,
Quat' canards en l'air,
Trois ramiers au bois,
Deux tourterelles,
Un' perdriole,
Une perdriole
Qui va, qui vient, qui vole,
Une perdriole
Qui vole dans ces bois.

Une autre de ces chansons récapitulatives a été notée par E. de Coussemaker (1856): De twaelf glaezen qui comme par hasard tourne aussi autour du nombre douze.

La graphie flamande utilisée est la graphie normalisée de l'ANVT.

mercredi 10 février 2010

pyfer

Lors d'une discussion, un Steenvoordois m'a indiqué le terme pyfer pour désigner un cochon au sexe indéterminé.

Le terme s'applique à l'origine à un étalon qui ne peut pas se reproduire pour des raisons naturelles et non parce qu'il a été castré, en particulier à un étalon dont les testicules ne sont pas descendus.

Le terme s'est ensuite étendu aux porcs, puis aux hommes impuissants ou maladifs ou encore faibles physiquement, enfin aux enfants maladifs ou délicats.

Debrabandere (2002) écrit que ce mot pourrait peut-être venir du moyen-français piffre < phîfer (cf. allemand Pfeifer "joueur de flute/fifre"). L'idée de faiblesse pourrait venir du sens "jouer de la flûte", la flûte/le fifre étant un instrument de musique peu bruyant, on en arrive à "parler d'une voix faible".

Ce site indique qu'un piffre est un homme gros qui a les joues gonflées, comme s'il jouait de la flûte ou du fifre. Ce mot vient de pifre, qui s'est dit, au XVIe siècle, pour fifre, et qui est l'ital. pifero, esp. pifaro, "fifre". Ces mots, à leur tour, dérivent de l'anc. haut-allem. pfîfa, all. mod. Pfeife, "sifflet". Diez (Dictionnaire étymologique des langues romanes, Friedrich Diez, 1853) remarque que le mot germanique n'est pas indigène et qu'il est une altération du lat. pipare, pipiare, "piauler" (cf. pipeau).

Le grand dictionnaire d'ancien français Larousse, donne pour pifle "qui s'empiffre, gourmand", avec pour origine peut-être l'italien piffero "fifre".

En moyen-français, pif(f)re signifiait "corpulent, gros". Le sens péjoratif se retrouve dans "nez gros et laid" et dans le moyen-français pif(f)re "homme dont les testicules ne sont pas descendus".

Debrabandere indique pour finir le terme pîf (St Pol (?)) "cochon ou veau au sexe indéterminé" ou "avec un seul testicule".
Arthur Fagoo me signale en complément que pif s'utilise pour désigner, selon ses propres mots, "tous les animaux mâles voués à la reproduction lorsqu'ils n'atteignaient pas les objectifs assignés".

Sources:

De Bo, Westvlaamsch Idioticon, [1892], Familia et Patria, Handzame, 1976
De Brabandere, Frans, West-Vlaams etymologisch woordenboek, Uitgeverij L. J. Veen, Amsterdam/Antwerpen, 2002
Greimas, Algirdas Julien, Grand dictionnaire. Ancien Français. La langue du Moyen-Age. De 1080 à 1350, Larousse, Paris, 2007

inke en inte

Inkt est le mot néerlandais pour le français "encre". En flamand occidental, on trouve les formes inke et inte. Ces formes sont-elles le résultat d'une réduction du cluster nkt?

La réponse est non. Inkt est issu d'une forme de la région rhénane (Trèves), enket, qui trouve elle-même son origine dans le bas-latin encautum, encaustum du nom de l'encre rouge utilisée au Moyen-Age par les empereurs allemands pour signer.
La forme inke est empruntée à l'ancien français enca, enque (11ème siècle) et elle est commune à l'anglais qui a effectué le même emprunt. La vélaire k s'est transformée en alvéolaire t sous l'influence de l'autre alvéolaire n qui la précède pour donner la nouvelle forme inte.

Le même phénomène se produit lorsque le k précède le n, par exemple:
knyzen > tnyzen
knecht > tnecht (le k va même jusqu'à ne plus être prononcé du tout: den (k)nechtejoungen)
knaerzen > tnaerzen (écrit de cette manière par Moeyaert, Ryckeboer et Debrabandere, 2005, p.249 et 149)

ou sous l'influence d'une autre alvéolaire, ici r:
hurken > hurten (écrit de cette manière par Moeyaert, Ryckeboer et Debrabandere, 2005, p.128)

On a donc raison d'admettre les deux orthographes inke et inte en flamand occidental et de ne pas adopter la graphie néerlandaise inkt(e).

Sources:
M. Philippa e.a. (red.), Etymologisch Woordenboek van het Nederlands, Amsterdam: AUP, 2004-2009

Moeyaert, Ryckeboer et Debrabandere, Woordenboek van het Frans-Vlaams, Leuven: Davidsfonds/Literair, 2005

Oxford English Dictionary