jeudi 8 juillet 2010

kouschiesteën

Regardant les coureurs cyclistes roulant sur les secteurs pavés de l'étape du Tour de France arrivant à Arenberg à la télévision, je me suis demandé quelle était l'origine du mot flamand occidental kouschiesteën (fr. pavé, néerl. kassei).

Kouschiesteën [ˈkuʃiːˌsteˑɛ̃] (nom masc., pl. kouschiesteëns) est un nom composé: kouschie + steën. Steën signifie "pierre". Pourquoi l'écrire avec un tréma? Parce que ce phonème est diphtongué et est issu du germanique ai qui a aussi donné en allemand Stein. D'autres exemples sont kleën (all. klein), beën (all. Bein) etc. L'écrire ainsi permet de distinguer les mots de paires minimales comme keete (fr. chaîne) et keëte (fr. "petite construction" comme dans hommelkeëte: "baraque à houblon").

Kouschie fait partie des nombreux emprunts au picard et signifie "chaussée". Des formes apparentées s'utilisent en flamand depuis le Moyen-Age. Dans le Dictionnaire du patois de la Flandre française ou wallonne (Louis Vermesse, Douai, L. Crépin, 1867), on trouve les deux formes cauchie et couchie. Moeyaert, Ryckeboer, De Brabandere dans le Woordenboek van het Frans-Vlaams/Dictionnaire du flamand de France (2005) orthographient ce mot ainsi: koesjiesteen ce qui en permet la lecture par les néerlandophones.

Les emprunts au français et au picard depuis le Moyen-Age font du flamand occidental la plus romane des langues germaniques.

Pour voir correctement les transcriptions phonétiques, veuillez télécharger et installer la police Doulos SIL.

La graphie flamande utilisée est la graphie normalisée de l'ANVT.